Interview

02 Oct. 2019

Interview

Laurent Moriniere

Un chef d'entreprise avisé

Gérant des Halles et des Gourmets à Angers depuis plus de quinze ans, Laurent Moriniere ne se destinait pas à reprendre l’entreprise familiale. Après des études de comptabilité, il occupe un poste de commercial tout en étant musicien dans un groupe puis devient tourneur et manager de groupes de musique. Ainsi intermittent du spectacle pendant six ans, il décide finalement de rallier l’entreprise en 2003 pour installer sa famille durablement. Dans un premier temps, Laurent seconde son père en tant que responsable adjoint. Il découvre alors que son métier de manager n’était pas si éloigné de celui de chef d’entreprise et trouve ses marques rapidement. Alors que son père est plus un homme de terrain, il prend naturellement en charge la gestion administrative et toute la partie développement. Au départ à la retraite de son père en 2009, il reprend le magasin avec l’objectif de mener à terme son projet de créer une véritable halle gastronomique.
 
Mon Primeur :
Pouvez-vous nous retracer l'histoire de votre magasin ?
 
> L. Moriniere
Mon père a acheté le magasin en 1982 pour y vendre des fruits et légumes en demi-gros et au détail puis, étant le seul commerce du quartier, l’offre s’est élargie pour répondre aux demandes de nos clients. Ce qui n’était que du dépannage avec un dépôt de pain, quelques produits d’épicerie et de crèmerie s’est transformé au fil du temps, en gammes complètes avec une sélection de produits locaux et dès 1987, la création d’un rayon boucherie-charcuterie. Mon père a été précurseur sur le travail du terroir et de la proximité en nouant très tôt des partenariats avec des producteurs locaux dans tous les domaines. En 1995, la fermeture pour travaux de la route sur laquelle nous nous trouvons et qui nous amenait une clientèle de passage, nous a obligés à revoir notre positionnement et à miser sur la différenciation. Mon père a donc créé le corner épicerie fine et la cave. 
 
Mon Primeur :
Qu’en est-il du rayon fruits et légumes ?
 
> L.Moriniere
Ce rayon nécessite des connaissances et compétences spécifiques de plus en plus difficiles à trouver. Nous avons besoin de former des techniciens qui connaissent les produits et les gestes professionnels. Aujourd’hui, dans notre société, on valide un diplôme et non plus une compétence alors que bon nombre de professionnels comme moi recherchent avant tout des gens opérationnels sachant travailler le produit et en parler. 
 
Mon Primeur :
Quels services proposez-vous à vos clients ? 
 
> L. Moriniere
Nous sommes en pleine réflexion sur nos services de demain et plus particulièrement sur les services en ligne de drive et livraison. 
 
Mon Primeur :
Quels sont vos autres projets ou réflexions en cours ? 
 
> L. Moriniere
Nous nous sommes lancés ces derniers jours dans la fraîche découpe. La fraîche découpe permet non seulement de valoriser un produit mais aussi un savoir-faire en créant de la valeur ajoutée. Nous avons aménagé un espace dédié et proposons pour l’instant des produits basiques qui sont préparés par notre responsable de rayon. Toutefois, je reste vigilent car il ne faudrait pas que cette nouvelle offre existe au détriment de la qualité du service et du conseil au sein du rayon.