Interview

 "Je suis arrivé très stréssé à cette finale, ayant déjà connu l'échec. Même si l'épreuve de 2015 était très différente, j'en ai bien sûr tirés les enseignements notamment en termes d'organisation. En 2015, le travail de préparation en amont était énorme alors que là, il a fallu se préparer à parer à toute éventualité. Je me suis documenté, j'ai lu toute la presse professionnelle, suivi l'actualité de la fillière et j'ai choisi un meuble volontairement neutre et flexible qui puisse s'adapter à tous les thèmes. Je n'ai pas du tout été surpris à la découverte du sujet car la consommation des fruits et légumes chez les enfants est une vraie priorité à laquelle je suis particulièrement sensible en étant papa de deux jeunes garçons. Je baigne dans cette problématique au quotidien tant au niveau personnel que professionnel car j'ai une clientèle assez jeune avec des enfants. Des conseils, des astuces pour leur faire manger des fruits et légumes, j'en donne tous les jours aux parents et je les mets en pratique à la maison avec mes enfants. Par chance, la semaine précédant la finale, je suis tombé sur les box enfants chez un fournisseur. Convaincu que c'était un sujet possible, j'ai décidé de les prendre. Et puis, cet été, j'ai eu l'occasion avec un chef cuisiner d'apprendre à sculpter des pommes rigolotes... Ne pas savoir sur quel sujet on va tomber est assez stressant, il faut savoir improviser, garder le contrôle même si en réalité, toutes les épreuves correspondent à notre activité au quotidien. Au final, seul le QCM n'est pas un exercice familier. J'ai toujours été admiratif des Meilleurs Ouvriers de France quel que soit le métier. Avant d'être primeur, j'étais charcutier, traiteur et j'ai travaillé en restauration mais j'ai maintenant 15 ans de métier derrière moi dont 12 ans à la tête de mon commerce. Ce titre est une grande fierté que je lis dans les yeux de mes enfants. Je garderai en mémoire les larmes de joie de ma famille à l'annonce des résultats, également les félicitations de mes clients le lendemain, certains allant jusqu'à me dire que c'était un honneur pour eux ! Lorsqu'on décide de se lancer dans l'aventure, on vit le MOF à 100% et on y pense à chaque instant, la pression pèse sur toute la famille."